Fracture de fatigue: Tout ce qu’il faut savoir

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À force d’une activité physique trop intense, certains sportifs déclenchent des fractures de fatigue, également nommée fractures de stress. Elles touchent généralement les pieds et les jambes, mais peuvent atteindre d’autres zones du squelette.
Ici, je vous explique tout ce qu’il faut savoir sur ce type de fracture, comment elles surviennent, comment les éviter et comment les traiter.

Table des matières

La fracture de fatigue : définition

Il s’agit d’une fracture qui n’apparaît pas à la suite d’un accident, d’un choc ou d’un traumatisme. Elle survient sur un os sain, à la suite d’une activité physique intensive, soutenue et surtout répétitive. La fracture de stress est souvent due à un manque d’adaptation du corps, à une pratique sportive trop intense.

Un os va alors se micro-fissurer à la suite d’appuis répétés, et progressivement, les microfissures vont se transformer en fracture. Certains facteurs sont aggravants, comme une paire de chaussures inadaptée, de mauvaises semelles, un manque d’hydratation, une mauvaise préparation physique, des carences alimentaires, etc.

Quelles zones du corps sont les plus touchées ?

La fracture de fatigue touche essentiellement les os qui vont supporter l’ensemble du poids du corps. Ce sont effectivement eux qui subissent un stress continu lorsqu’on passe du temps debout. C’est pour cette raison qu’on parle de fracture de stress, et qu’elles se situent sur la partie basse du corps et même assez souvent sur les parties inférieures de la jambe. Voici leur emplacement :

  • Fracture de fatigue du tibia. C’est l’une des plus fréquentes.
  • Fracture de fatigue du péroné. Assez courante.
  • Fracture de fatigue du pied. Elle touche régulièrement le métatarse ou le talon.
  • Fracture de fatigue du fémur. Plus rare, mais plus contraignante.
  • Fracture de fatigue du genou. Assez rare également.
  • Fracture de fatigue du petit bassin. Plutôt chez les personnes d’un certain âge.

 

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Qui sont les personnes concernées ?

La fracture de stress intervient à la suite d’un changement, d’une augmentation de l’effort, souvent de façon brutale. On va pousser le corps dans des zones où il n’a pas l’habitude d’aller. Cela peut arriver à tous les âges, et de différentes manières. Très souvent, ce sera :

  • Chez un sportif de haut niveau, qui a une routine mais qui demande beaucoup à son corps chaque jour.
  • Un habitué de la course à pied qui va peut-être courir encore un peu plus pendant quelques semaines.
  • Celui qui se découvre une passion pour un sport, qui y passe beaucoup de temps, alors qu’il bougeait très peu auparavant.
  • Un militaire qui commence son service et qui n’est pas habitué à faire autant d’exercices.
  • Le jeune retraité qui remplace le travail par du sport, mais dont les pieds et les jambes n’avaient plus vraiment l’habitude d’être autant sollicités.
  • La jeune grand-mère, qui est déjà très active, mais qui désormais doit courir après ses petits-enfants, tout en continuant à travailler.

Bref, sont concernés, toutes les personnes sur-exposant leur corps à l’effort, comme les sportifs de haut niveau ou les accros à la course à pied. Les personnes ayant un changement de routine important, passant d’une sédentarisation à une vie bien plus sportive ou mouvementée, sont aussi régulièrement touchés.

Comment reconnaître une fracture de fatigue ?

Vous faites du sport ou vous bougez beaucoup, votre vie est plutôt saine, et vous n’avez pas eu d’accident, ni subi de choc physique récemment. Pourtant, un os vous fait mal, même lorsque vous êtes au repos. C’est peut-être le signe d’un début de fracture de fatigue. Cet os, inconsciemment, est probablement trop sollicité et il subit un effort répétitif régulier.

On commence à ressentir la douleur lorsque du liquide vient s’accumuler autour de l’os. Un œdème peut alors se former, et la zone peut enfler légèrement. Si vous ressentez une douleur osseuse anormale, il est préférable d’arrêter immédiatement votre activité physique et de consulter un médecin.

Cependant, les microfissures sont parfois tellement fines, qu’elles peuvent passer inaperçu lors d’une radiographie. Il sera parfois nécessaire de faire plusieurs radios espacées de quelques semaines pour vraiment voir apparaître une différence et déceler la fracture. Un scanner ou un IRM seront généralement utilisés pour les sportifs de haut niveau, afin de voir plus rapidement le problème.

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Comment éviter la facture de fatigue ?

Bonne nouvelle, la plupart des fractures de fatigue ou des fractures de stress sont évitables ! Mauvaise nouvelle, pour les plus sportifs, il faut apprendre à être raisonnable, et lever le pied parfois.

Comme l’effort répété est le principal facteur de la microfissure, il est nécessaire d’adapter nos entraînements et de varier au maximum les mouvements. L’équipement est évidemment crucial. Les chaussures doivent posséder des semelles avec un bon amorti et il faut chercher à varier les surfaces, avec parfois des sols durs, et d’autrefois des sols plus tendres, moins contraignants.

Pensez également à prendre des temps de récupération assez longs entre chaque séance. C’est évidemment indispensable pour que le remodelage osseux se fasse efficacement. C’est lors du repos que la structure vivante de l’os se régénère.

Il faut être capable de comprendre son corps, et d’adapter les entraînements pour faire grimper très progressivement l’intensité, après une reprise. L’os doit s’habituer à la contrainte de l’entraînement de manière progressive. Parfois, il sera nécessaire de travailler avec un physiothérapeute, pour réduire ou corriger un manque de souplesse ou un déséquilibre musculaire, que l’on compense par un mauvais appui sur un os en particulier.

 

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Une alimentation adaptée

Comme toujours, l’alimentation a un rôle essentiel dans la solidité des os et dans leur régénération. Afin d’éviter des fractures de stress, il faut apporter un apport suffisant en calcium, indispensable au renforcement osseux. La vitamine D est également indispensable, puisqu’elle aide à l’absorption du calcium.

Si on est en carence de calcium, alors la masse osseuse diminue. Le risque de fracture de fatigue est alors bien plus élevé. La consommation journalière en calcium est de 1000 à 2000 mg. On en retrouve évidemment dans les produits laitiers, mais également dans les poissons gras comme le saumon ou la sardine, dans les œufs, dans les fruits secs, ou encore dans les légumes crucifères tels que les navets, les choux ou les brocolis. Le calcium est également présent dans quelques eaux minérales.

Enfin, une bonne alimentation générale et un poids adapté à vote morphologie, vous aide à éviter les fractures de fatigue. Une personne en surpoids va forcément faire subir une pression plus grande à chaque mouvement ou à chaque appui sur un même os, et il risque de se fragiliser plus facilement.

Les femmes plus touchées que les hommes

Il faut savoir que pour un niveau d’activité égal, les femmes sont plus exposées que les hommes à la fracture de fatigue. En moyenne, 2 à 3 fois plus de femmes subissent ce genre de blessure, et c’est surtout chez les coureuses qu’on retrouve un maximum de cas. Ce ne sont pas les seules, puisque les gymnastes et les danseuses connaissent des fractures de stress plus spécifiques, notamment au niveau des lombaires, et chez les joueuses de tennis, le bras est parfois atteint, alors que ça n’arrive quasiment jamais chez les hommes.

Cette inégalité face à l’effort vient d’un manque d’œstrogènes, qui a tendance à fragiliser la structure osseuse. C’est d’ailleurs aussi pour ça que les femmes ont une masse osseuse moins importante que celle des hommes.

Des facteurs aggravants sont également en cause, comme une mauvaise alimentation ou des troubles du comportement alimentaire, notamment l’anorexie. Des anomalies du cycle menstruel sont également une cause de la fragilisation du système osseux.

Quel traitement pour une fracture de fatigue ?

Comme expliqué un peu plus haut, la microfissure est parfois difficile à déceler, et elle contraste souvent avec la douleur et le gonflement de la zone touchée. Dans de nombreux cas, on repère la fissure lorsqu’elle commence à se consolider au bout de quelques semaines.

Évidemment, un IRM ou un scanner, vont permettre de faire un diagnostic plus rapide et de manière sûre, de la fracture de fatigue. Malheureusement, ils ne sont réclamés qu’assez rarement, à cause de leur coût élevé. On va donc plutôt les utiliser dans le doute de découvrir une autre cause à la douleur, pour réduire les possibilités de diagnostic.

Le repos est presque l’unique traitement à une fracture de ce type. On va éviter de poser le pied à terre pour une durée de 45 jours minimum, et on va donc se déplacer en béquille. Généralement, il ne sera pas utile de plâtrer, ni d’utiliser de bandage. Dans le cas d’une fracture de fatigue au niveau du genou, une attelle sera cependant conseillée. On peut aussi porter une attelle de cheville dans le cas d’une fracture de stress au bas du tibia ou du péroné.

Il est souvent nécessaire d’atténuer l’œdème, pour combattre la douleur et pour pouvoir continuer à se chausser normalement. Dans ce cas, il faut surélever les pieds lorsqu’on est couché, utiliser une poche de glace 2 à 3 fois par jour et mettre du gel anti-inflammatoire. Enfin, il sera souvent nécessaire de se rendre chez le kiné afin de drainer l’œdème efficacement.

Camille

Bonjour Je suis Camille, étudiante en médecine et passionnée du web. Depuis 2017 je mets à jour toute seule le site Dispositif-Sante.com