Attelle Cheville : Tout savoir
La cheville, comme le poignet ou encore le genou,est une articulation relativement fragile ou qui peut être fragilisée. C’est aussi une articulation primordiale puisqu’elle permet de marcher correctement. C’est elle qui donne la possibilité de flexion ou d’extension du pied, ainsi que les mouvements latéraux de supination et de pronation, ou encore d’abduction et adduction.
Pour toutes ces raisons, il faut prendre soin de cette articulation, qu’il sera parfois nécessaire d’immobiliser. Pour cela, on utilise une orthèse de cheville, soit une attelle, soit une chevillère. Voici ce qu’il faut savoir sur les différents dispositifs visant à stabiliser la cheville.
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L’entorse de la cheville, un mal très courant
Chaque année, simplement en France, on estime que plus de 2 millions de personnes se font une entorse de la cheville. Elle peut être bénigne ou plus grave selon les cas, mais ce sont environ 6 000 personnes par jour qui se tordent la cheville.
C’est un traumatisme qui représente notamment environ 20 % des accidents sportifs. Il faut être vigilant, car une petite entorse peu handicapante, peut laisser des séquelles ou des douleurs chroniques, si on ne se soigne pas correcte.
Il y a plusieurs niveaux de gravité d’entorse, que l’on classe par dégât sur l’articulation, que les ligaments soient légèrement touchés ou complètement arrachés. Ce sont donc des stades de gravité qui vont de 0 pour une instabilité légère peu douloureuse, à 3 pour une entorse douloureuse et une articulation subissant une instabilité chronique.
Pour soigner une entorse, il n’y a pas 50 solutions, il faut immobiliser la cheville à l’aide d’une orthèse. Il y a deux choix possible selon les dégâts de l’articulation, à savoir une chevillère pour les cas les moins graves, et une attelle procurant une immobilisation plus grande pour les entorses les plus graves.
Les différents types d’attelles et de chevillères
L’attelle stabilisatrice
Elle est indiquée pour le traitement orthopédique et fonctionnel d’une entorse de gravité moyenne ou grave. Elle va maintenir solidement une cheville ayant des lésions malléolaires, une laxité chronique ou encore une certaine instabilité au niveau des ligaments.
Cette attelle se compose de deux coques en plastique recouverte de mousse. Il y a différents types, certaines avec une mousse souple aérée, d’autres stabilisatrice et réfrigérante pour agir sur les œdèmes et la douleur, ou encore d’autres en nid d’abeilles pour mieux laisser passer l’air.
L’attelle de reprise d’activité
Il s’agit d’une attelle qu’on utilise généralement pour la reprise d’une activité sportive. Elles sont pensées pour aider au maintien d’une cheville qui va mieux, mais qui avait subit une entorse et une immobilisation plus importante auparavant.
Les chevillères élastiques de contention
Pour les entorses bénignes ou pour une fragilité de la cheville, cette chevillère va permettre de maintenir l’articulation tout en conservant la cheville dans l’axe du pied. On trouve des modèles pied ouvert ou pied fermé, on les met en place exactement comme si on enfilait une chaussette.
Cette chevillère va protéger et soutenir la cheville contre les coups ou les traumatismes, et apporter un effet chauffant qui a pour but de réduire un œdème. Il est possible de choisir le niveau de contention entre moyen ou fort. On note également qu’il existe des chevillères en gamme sport, qui permettent de bouger correctement le pied tout en offrant un certain maintien.
Chevillère ligamentaire à sangle
On utilise ce dispositif pour renforcer les ligaments latéraux. Il y a des sangles de stabilisation, que l’on nomme aussi sangle de rappel, avec parfois des renforts en mousse au niveau des malléoles. Cette chevillère est utile pour une entorse bénigne à moyenne. On peut vous prescrire ce type de chevillère pour la reprise d’un sport, puisque la cheville est maintenue, sans être pour autant complètement immobilisée.
Chevillère de protection du tendon d’Achille
Comme son nom l’indique, cette chevillère est pensée pour protéger le tendon d’Achille. C’est une chaussette munie d’une talonnette généralement en silicone, qui va absorber autant que possible les chocs de la marche. Le tendon est ainsi moins sous tension. Il est souvent nécessaire d’utiliser une seconde talonnette sur l’autre pied pour équilibrer correctement les jambes.
La botte d’immobilisation
On l’utilise généralement pour les entorses grave ou très grave, avant et après une opération. Elle a un effet antalgique grâce à l’immobilisation complète de la cheville, et permet une réduction d’un œdème par le biais d’une compression que l’on peut ajuster.
Comment choisir son attelle ou sa chevillère ?
L’entorse de la cheville fait partie des pathologies les plus mal soignées en traumatologie du sport. Cela est dû au fait que de trop nombreux individus ne s’inquiètent pas et minimisent le diagnostic. En effet, parfois la douleur est réellement modeste, et donc on arrête le traitement, on reprend le sport trop vite, et alors on peut conserver des séquelles pour toute notre vie. On note d’ailleurs au moins 30 % de récidive après une entorse au niveau de la cheville, généralement à cause d’une reprise trop rapide.
Faire le bon choix est donc primordial, et un patient responsable et concerné par son rétablissement aura évidemment tout à fait raison de s’intéresser sérieusement aux différents dispositifs que l’on trouve sur le marché.
Il faut donc se poser quelques questions à savoir : Quelle est la gravité de ma blessure ? Quelle attelle ou chevillère porter après un traumatisme, en prévention pendant le sport ou bien en reprise d’activité ?
Ce qu’il faut savoir sur le traitement d’une entorse
Il faut correctement choisir sa chevillère ou son attelle, car si on sous-traite une entorse, à cause d’un maintien trop léger ou trop court dans le temps, alors cela peut engendrer de sérieuses complications. On peut alors subir une instabilité chronique de notre cheville, et alors les entorses deviendront monnaie courante. Il n’y a rien de pire pour un sportif que d’être fragilisé et de craindre une blessure à chaque effort.
On peut également craindre des séquelles plus importantes comme une tendineuse avec douleur, une lésion osseuse, de l’arthrose ou encore une raideur articulaire qui va réduire considérablement nos performances. C’est pour cela qu’une bonne rééducation est toujours très importante.
Il faut cependant aussi éviter de sur-traiter une entorse, car des effets négatifs sur le long terme peuvent se faire ressentir. L’articulation est faite pour bouger, c’est pourquoi le kinésithérapeute vous fait faire des exercices, même si ça fait encore mal. Il faut rééduquer l’articulation, aussi bien au niveau musculaire que ligamentaire après une immobilisation de longue durée, et surtout avant de reprendre une activité sportive normale.
On sait également qu’une mobilisation (qui s’oppose à une immobilisation), va permettre très souvent d’accroître la résistance des ligaments. Cela améliore la cicatrisation par la stimulation de l’organisme, qui fabrique alors un collagène de qualité supérieure.
Il est toujours conseillé, même pour une entorse bénigne, de faire une visite chez le médecin environ 3 à 5 jours après une blessure. Ainsi, on va écarter les risques d’un sous-traitement, ou d’un sur-traitement, et pouvoir choisir parfaitement l’attelle ou la chevillère dont on a besoin. Enfin, des examens supplémentaires seront peut-être jugés utiles par le médecin.